« Quiconque croit qu’une croissance exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
« La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, et pas une création du besoin. »
« La maison brûle et nous regardons ailleurs. »
« Pour faire dix mille kilomètres, on consacre mille cinq cents heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillages, hôpital). Cela revient à faire six kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. »
« Il me semble n’y avoir aucune bonne raison de croire que nous soyons le moins du monde proches d’un état stationnaire où il n’y aurait aucun besoin nouveau important à satisfaire. Toute l’histoire de l’homme montre que ses besoins s’étendent à mesure que se développent ses richesses et ses connaissances. »
« Est-il préférable de tenter de vivre en deçà de la limite en acceptant un frein à la croissance ou bien doit-on poursuivre cette croissance jusqu’à ce qu’une nouvelle limite soit en vue avec l’espoir qu’un nouveau bond technologique permette alors de sauter ce nouvel obstacle ? »
L’homme se doit d’être le gardien de la nature, non son propriétaire.
Tant que notre civilisation matérialiste donnera au milieu naturel une grande valeur lorsqu’il est détruit, une valeur faible ou nulle lorsqu’il est sauvegardé, comment s’étonner qu’il disparaisse?
Le coût de la protection du milieu naturel est beaucoup plus faible que le coût de sa reconstitution. La défense de la nature est rentable pour le nation.
C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas »
« Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun mais pas assez pour la cupidité de tous »
« Je crois qu’on n’a pas encore assez démontré à quel point la destruction de notre environnement naturel n’atteint pas seulement le monde extérieur mais l’homme lui même, en atrophiant en lui certaines facultés que développent le contact avec la nature : son sens de l’harmonie, par exemple, en relation , selon moi, avec sa faculté de percevoir ce qui est bon et juste .Livré au seul circuit des produits artificiels et interchangeables, l’être humain risque de voir s’amoindrir en lui toute sensibilité à la beauté et tout respect à l’égard d’un univers immense qui lui a été « donné, qui n’est pas un produit, parmi d’autres de son activité, et dont l’énigme subsiste »
« Ce qui m’inquiète, c’est la pensée que l’homme est capable de s’habituer aux pires conditions de vie. Il pourra trouver parfaitement normal d’ici un siècle, de vivre prostré dans quelques bunkers, avec des masques, de l’air artificiel..Il ne saura même plus alors que l’on vivait autrement ..Que restera t il alors de l’homme ? »
L’homme a établi sa domination sur son environnement naturel en faisant naître un environnement artificiel ; et ce monstre (…) se révèle être un maître bien plus intraitable et plus impitoyable que cet environnement naturel que les ouvrages de l’homme ont surmonté ou étouffé et risquent même d’anéantir.
La nature, pour être commandée, doit être obéie.
Les primevères et les paysages ont un défaut grave : ils sont gratuits. L’amour de la nature ne fournit de travail à nulle usine.
La nature est à la mode dans les sociétés qui la ravagent
L’homme est apparu comme un ver dans un fruit, comme une mite dans une balle de laine, et a rongé son habitat, en sécrétant des théories pour justifier son action.
La création de réserves naturelles est, pour l’économie et la technique, un moyen de s’acheter une bonne conscience envers la nature et de se déchaîner sur le reste de la Terre.
Il est évident que, si à partir d’un certain moment, les intérêts de la nature ne priment pas les intérêts économiques, la nature disparaîtra inexorablement et d’une manière accélérée.
Tant que nous ferons de la protection de la nature subordonnée à l’économie, tant que nous n’aurons pas conçu et fait concevoir la protection de la nature comme antagoniste de l’économie, tant que nous ne comprendrons pas que le besoin et le respect de la nature sont seuls capables de modérer une technique déchaînée, nous n’opposerons qu’un combat retardateur, et nous irons d’échec en échec.
Il y a une grande différence entre les sols, les forêts et les pêcheries. On peut replanter et contrôler les forêts. On peut empoissonner les cours d’eau. Mais une fois que le sol est détruit, c’est la fin de notre production économique agricole. Nos arrière-petits-enfants ne verront pas une régénération de nos sols.
« Les grandes épidémies meurtrières ont disparu. Elles ont toutes été remplacées par une seule : la prolifération des êtres humains eux-mêmes. La surpopulation constitue une sorte d’épidémie lente et irrésistible, inverse de la peste et du choléra. On peut seulement espérer qu’elle s’arrêtera d’elle-même, une fois repue de vivants, comme le faisait la peste, une fois repue de cadavres. Le même réflexe de régulation jouera-t-il contre l’excès de vie qu’il a joué jadis contre l’excès de mort ? Car l’excès de vie est plus mortel encore.