Même le parti vert embrasse la croissance. Mike Schreiner, chef du parti vert de l’Ontario, pense que la réponse à la crise du logement résultant des politiques fédérales d’immigration est de mettre fin au zonage d’exclusion des maisons unifamiliales. Il a déposé deux projets de loi d’initiative parlementaire, le projet de Loi 44 et le projet de Loi 45, dans ce sens. S’inspirant du premier ministre Ford, les projets de loi de M. Schreiner « prévoient qu’il n’y a pas d’appel ». L’impératif de croissance l’emporte sur le droit de regard des citoyens sur l’avenir de leur quartier. Tout comme les groupes de défense de l’environnement, M. Schreiner n’a pas dit un mot sur la nécessité de freiner la croissance démographique en modérant les niveaux d’immigration.
ODMC: La tragédie des escrocs ?
En dépit des partisans du ODMC, la plupart des personnes vivant dans des quartiers en voie de densification souhaitent-elles vraiment la densification? L’approche « sans appel » de Ford et Schreiner suggère le contraire. C’est dans nos quartiers que nous passons notre vie lorsque nous ne sommes pas au travail. C’est là que nous décompressons. Et tout le monde ne trouve pas la vie en haute densité à son goût. Une étude européenne a montré qu’une grande biodiversité dans le voisinage était aussi importante pour la satisfaction de la vie que le revenu, une augmentation supplémentaire de 10% du nombre d’espèces d’oiseaux entraînant la même augmentation de la satisfaction qu’une augmentation comparable du revenu.
Vivre dans un quartier avec un peu de nature peut donc être considéré comme une forme de richesse. Avec la densification des quartiers, les habitants perdent cette richesse. Les citadins en général sont également perdants lorsqu’une ville se densifie, car les petits coins d’espaces naturels se développent. Les enfants peuvent être privés de « grands espaces » pour jouer. En fait, la croissance induite par l’immigration et la densification qui en résultent semblent pousser les habitants des grandes villes à chercher leur bonheur ailleurs. En 2022, lorsque la population du Canada a augmenté d’un million de personnes, un nombre record de résidents de la région du Grand Toronto « ont fui vers une autre partie de l’Ontario, » selon Better Dwelling. On peut supposer qu’ils auront une plus grande arrière-cour dans leur nouvelle ville, plus petite.
Le principe ODMC consiste à amener les gens à accepter leur propre appauvrissement. C’est un moyen astucieux de culpabiliser les gens en leur faisant dire oui à un développement qu’ils n’ont jamais demandé. Il s’agit d’un stratagème visant à faire croire à ceux qui sont perdants en termes d’attractivité de leur quartier qu’ils sont gagnants, parce qu’ils font un sacrifice pour le bien public. Mais les adeptes du ODMC ne se sacrifient pas pour le bien public. Ils font un sacrifice au dieu de la croissance pour le bien des profiteurs de la croissance. Alors que les habitants perdent leurs quartiers d’antan au profit de la croissance et doivent presque toujours faire face à des taxes foncières plus élevées, les spéculateurs, les promoteurs, les banquiers et certaines entreprises à main-d’œuvre bon marché s’enrichissent et sont susceptibles de vivre dans des maisons dotées d’une belle arrière-cour. |
Leave A Comment