Quelques observations à méditer pour les techno-optimistes de l’énergie

Le gouvernement canadien affirme fréquemment son engagement en faveur des énergies renouvelables et de la réduction de ses émissions. Dans le cadre de son plan de lutte contre le changement climatique, il s’est fixé comme objectif de parvenir à des émissions nulles d’ici 2050.

L’année dernière, le gouvernement a annoncé qu’il investissait 960 millions de dollars dans des projets d’énergie renouvelable et de modernisation du réseau, et qu’il prévoyait d’interdire la vente de voitures et de camions légers à essence à partir de 2035 (actuellement, seuls 3,5 % des véhicules vendus au Canada sont électriques).

Les véhicules électriques (VES) sont souvent considérés comme un moyen de « résoudre » le problème des émissions, mais ce que l’on oublie souvent, c’est que leur introduction génère également une foule de nouveaux problèmes, comme le montre la vidéo Engineering Explained de Jason Fenske ci-dessous. Jason Fenske explique clairement les coûts et les avantages des voitures à combustion par rapport aux voitures électriques en se basant sur les quatre paramètres que sont la science, l’environnement, le coût et le consommateur, et il démontre de manière convaincante que les véhicules à essence sont susceptibles de rester sur la route plus longtemps qu’on ne le croit.

Dans cette vidéo de 2020, le site Web d’ingénierie automobile Engineering Explained aborde certains des problèmes liés à la fabrication des véhicules électriques et explique pourquoi les moteurs à combustion « sont loin d’être morts. » Il en ressort que le passage des moteurs à combustion interne aux moteurs électriques n’est pas une simple question de passer du mauvais au bon.
La question des VES, tel que discuté dans cette vidéo, n’est qu’un exemple des raisons pour lesquelles l’ « énergie verte » n’est pas une panacée (paywall).

Les panneaux solaires et l’énergie éolienne – souvent considérés comme des alternatives aux combustibles fossiles – ont des impacts environnementaux significatifs, non seulement en raison de leur empreinte réelle, mais aussi de l’énergie utilisée (y compris les combustibles fossiles) et des dommages environnementaux subis lors de l’extraction de leurs composants, de leur fabrication et de leur transport, et finalement de leur élimination.

En fin de compte, chacun d’entre nous a un impact sur l’environnement, quelle que soit la conscience écologique que nous essayons d’avoir. C’est pourquoi la poursuite active de la croissance démographique par notre gouvernement, qui semble être guidée par la proposition de la Century Initiative d’une population canadienne de 100 millions d’habitants d’ici 2100, peut être considérée comme anti-environnementale.

De plus, cette information n’est pas nouvelle: en 1976, le Conseil des sciences du Canada (un conseil consultatif gouvernemental créé en 1966 et dissous en 1993) a produit un rapport intitulé Population, Technology and Resources (malheureusement non disponible en ligne).

Dans son introduction, les auteurs écrivent:

Le rapport attire l’attention sur la façon dont une population en croissance rapide exacerberait les tensions causées par les modes de production et de consommation actuels. Il fait état de la probabilité d’une forte augmentation des pressions exercées sur les zones urbaines, les systèmes de transport et les institutions sociales et politiques du Canada, de l’incertitude quant à l’étendue des ressources non renouvelables, notamment énergétiques, et des effets potentiellement négatifs des fluctuations climatiques sur la base de ressources renouvelables du Canada. »

Le rapport aborde le fait que le Canada ne peut pas résoudre le problème de la surpopulation mondiale par une politique d’immigration, et se penche sur les conflits fonciers qui surviendraient entre l’utilisation agricole et le développement, le problème de l’approvisionnement futur en énergie, et le fait que le Canada a été parmi les pays les plus énergivores au monde. Le rapport était très clair sur le fait que les ressources du Canada étaient non seulement limitées, mais aussi sous pression.

Ce conseil de 1976 est d’autant plus pertinent aujourd’hui. Si seulement notre gouvernement en tenait compte.

Cordialement,

Madeline Weld, Ph.D.

Présidente, Institut canadien de la population
Tél.: (613) 833-3668
Courriel: [email protected]
www.populationinstitutecanada.ca

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