Document de consultation de Jason Kenney de 2012
En 2012, lorsque Jason Kenney était ministre de l’Immigration sous Stephen Harper, Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) a publié ses conclusions sur les consultations menées au cours de l’année précédente auprès des « intervenants » et du public. Les principaux « intervenants » de ces consultations étaient les intérêts commerciaux et les organismes au service des immigrants. Les membres du public n’étaient pas considérés comme des intervenants, malgré l’impact majeur de l’immigration sur leur pays. Bien que les intervenants aient été invités à assister à plusieurs tables rondes à l’échelle du Canada en plus des consultations en ligne, les seuls commentaires offerts au public étaient en ligne.
Il n’est pas surprenant que les intervenants et les particuliers aient exprimé des réponses différentes. La majorité des intervenants voulaient augmenter le niveau d’immigration ou du moins, le maintenir à 250 000, tandis que près de la moitié des individus qui ont répondu voulaient le réduire. Il n’est pas surprenant non plus que le document reflète l’hypothèse du gouvernement selon laquelle l’immigration est essentielle à la prospérité du Canada.
Néanmoins, il ressort clairement du document que les décideurs savaient que l’immigration n’avait pas d’incidence sur la structure par âge. À la page 49 du document de 94 pages, il est indiqué qu’en 2009-2010, le nombre de naissances a dépassé le nombre de décès de 134 000, tandis que le solde migratoire international (entrées et sorties de migrants permanents et temporaires et de personnes nées au Canada) a contribué environ 255 000 personnes à la population et a représenté environ les deux tiers de la croissance. Ceci est suivi du passage ci-dessous :
« Cela dit, la recherche souligne que l’immigration n’est pas un remède viable au vieillissement de la population. Une étude réalisée en 2009 [sic, l’étude a été faite en 2006] par l’Institut C.D. Howe conclut qu’une augmentation improbablement énorme de l’immigration (c.-à-d. de 0,8 % à près de 4 % de la population) à court terme serait nécessaire pour stabiliser le rapport actuel de dépendance des personnes âgées au Canada. »
Le document reconnaît que « le nombre de départs à la retraite de la population active augmente, ce qui reflète actuellement le « gonflement » des baby-boomers vieillissants » (p. 49). Ce gonflement ne serait-il pas alors simplement un phénomène transitoire alors que la cohorte surdimensionnée de baby-boomers prend sa retraite et rend l’âme, un peu comme un énorme bolus de nourriture passe à travers le corps d’un serpent? À bien des égards, ce « baby-boom » est un phénomène mondial qui s’estompera à différents moments dans différentes régions en fonction de la vitesse à laquelle les taux de fécondité chutent, mais dans tous les cas reflétant l’augmentation spectaculaire de la population mondiale au cours du 20e siècle.
Pourquoi alors le gouvernement continuerait-il à mettre en œuvre une politique d’immigration de masse? La réponse peut être résumée dans cet extrait (p. 49) :
« À mesure que la croissance naturelle de la population au Canada ralentit, avec des taux de fécondité inférieurs au niveau de remplacement, l’immigration sera une source de plus en plus importante de croissance de la population et de la main d’oeuvre. »
Aha – la population et la main-d’œuvre doivent croître! Mais pourquoi? C’est ce paradigme économique maudit de croissance économique continue pour toute l’éternité. La raison d’être de l’Institut canadien de la population est de promouvoir la sensibilisation au fait que la poursuite de la croissance perpétuelle est la voie vers le dépassement et l’effondrement éventuel.
Ils savent que c’est un mensonge
Le document de consultation de Jason Kenney de 2012 contient un graphique (p. 67) montrant le nombre de nouveaux résidents permanents chaque année de 1860 à 2009. Le graphique montre une série de pics et de creux. Il y a eu une forte baisse des niveaux d’immigration dans les dernières décennies du 19e siècle et une chute pendant les années de dépression des années 1930 et les années de guerre du début des années 1940. La forte hausse au début du 20e siècle s’est produite pendant que les Grandes Prairies étaient en train de s’établir. Un pic plus faible a suivi la Seconde Guerre mondiale, avec un pic en 1957 lorsque le Canada a accepté 37 500 réfugiés hongrois à la suite du soulèvement hongrois d’octobre 1956. Après cela, des hausses et des creux plus faibles sont observés jusqu’en 1990.
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