Les politiques incohérentes du Canada en bref
Le gouvernement Trudeau poursuit simultanément deux objectifs contradictoires. Ils peuvent être résumés comme suit:
Objectif 1: réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. En mars 2022, le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault a annoncé que le gouvernement souhaitait une réduction de 42% des émissions du secteur pétrolier et gazier d’ici 2030 et qu’il dépenserait 9,1 milliards de dollars canadiens supplémentaires pour atteindre cet objectif. Le gouvernement fait également pression sur les agriculteurs pour qu’ils réduisent les émissions dues à l’utilisation d’engrais de 30% par rapport aux niveaux de 2020 d’ici à 2030, alors même que la croissance démographique réduit rapidement la quantité de terres agricoles de qualité. Lors de la campagne électorale de 2021, M. Trudeau a fixé un objectif d’émissions nettes nulles d’ici à 2050. Un rapport de la Banque Royale du Canada a estimé le coût global de la réalisation de cet objectif à deux mille milliards de dollars pour le gouvernement et les entreprises.
Objectif 2: augmenter la population pour maintenir la croissance de l’économie. Le Canada utilise la croissance démographique comme un outil dans son objectif malavisé d’augmenter la taille globale de l’économie. C’est ennuyeux, mais le Canada est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre par habitant au monde. L’affirmation selon laquelle la densification empêchera l’étalement urbain et que l’efficacité accrue des transports et de l’utilisation de l’énergie compensera la croissance démographique en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre n’a pas encore été étayée.
La réalité est que la croissance démographique du Canada crée une crise du logement sans précédent et réduit sa capacité à se nourrir, tout en augmentant les émissions de gaz à effet de serre. Entre 1990 et 2019, la population du Canada a augmenté de 9,9 millions de personnes. Au cours de cette période, ses émissions annuelles de GES ont augmenté d’environ 130 Mt d’équivalent CO2, bien que ses émissions par habitant soient restées sensiblement les mêmes (après avoir atteint un pic plus tôt dans les années 2000).
L’augmentation des émissions est due à la croissance démographique. Une étude américaine publiée en 2008 a montré que le nouvel arrivant moyen aux États-Unis multipliait par quatre ses émissions de GES. John Meyer, président de Canadians for a Sustainable Society, a effectué des calculs similaires pour le Canada en 2015 et a obtenu un facteur de 4,2 (communication personnelle).
Est-il possible que ni le premier ministre ni aucun membre de son cabinet n’ait remarqué que le second objectif, à savoir l’augmentation rapide de la population, rend le premier, à savoir la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, impossible à atteindre, en plus de créer de nombreux autres problèmes? Quelles restrictions et quelles taxes seront imposées aux Canadiens à mesure que la population du pays augmente pendant que le gouvernement sévit contre la production de gaz à effet de serre?
Les réalités biophysiques l’emportent sur la rhétorique verte en matière d’émissions de GES
Le Canada a de bonnes raisons d’être un leader mondial en matière d’émissions de GES. Son climat est froid et les marchandises et les personnes parcourent de longues distances. Le chauffage et les transports sont parmi les secteurs les plus consommateurs de combustibles fossiles. Le boom démographique du Canada entraîne une construction massive et l’industrie de la construction ainsi que l’exploitation des bâtiments consomment beaucoup d’énergie. Chaque nouvel arrivant au Canada, même si on l’entasse dans une ville de 15 minutes, contribuera à ses émissions. L’installation des nouveaux arrivants dans nos « grands espaces » inhabités n’est pas non plus une solution, même si elle était réalisable. Ils auraient besoin de combustible pour se réchauffer et de nourriture pour se nourrir, et ces deux éléments devraient être transportés, presque certainement à l’aide de combustibles fossiles. Les véhicules électriques perdent rapidement de l’autonomie par temps froid. |
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