Karen a récemment fait remarquer qu’en dépit de la passion que nous éprouvons pour notre cause, la plupart des personnes qui travaillent dans le domaine de l’activisme démographique sont des hommes. Elle a noté que la plupart des personnes qui suivent son site web ou qui l’ont contactée pour louer ses efforts sont des hommes. Elle se demandait pourquoi une question qui nous tenait tant à cœur comptait relativement peu de militantes. Pour vérifier si l’observation apparemment exacte de Karen correspondait aux données en ce qui concerne les partisans de l’ICP, Madeline a vérifié le sex-ratio des membres de l’ICP (c’est-à-dire des personnes qui ont payé une cotisation) et des abonnés de l’ICP (les personnes qui ont choisi sur notre site web de recevoir gratuitement nos envois – nous espérons bien sûr que cela les incitera à devenir membres éventuellement).
Il s’avère que parmi les membres de l’ICP, le ratio hommes/femmes est de 2,5 pour 1. Parmi les abonnés, le rapport est de 1,6 à 1. Il semble donc que les hommes soient 60% plus nombreux que les femmes à s’intéresser au sujet. Et lorsqu’il s’agit de soutenir financièrement cet intérêt, ils sont 150% plus nombreux que les femmes. Nous reconnaissons que cette petite enquête n’est pas nécessairement représentative des militants de la surpopulation en général. Cependant, elle s’aligne sur nos observations concernant nos collègues activistes dans d’autres organisations de population, ainsi que sur le nombre relatif d’hommes et de femmes administrateurs de l’ICP au fil des décennies (fondé en 1992 par l’ingénieur retraité Whitman Wright). Ainsi, malgré les auteures de cet article et de nombreuses autres militantes engagées, les organisations dont l’objectif principal est la population ne semblent pas attirer beaucoup de femmes. Parmi ces femmes, nous pourrions citer notamment Val Allen, membre de l’ICP qui a publié l’année dernière 8 Billion Reasons Population Matters et l’Américaine, militante de la population, Linda Huhn qui travaille sur les questions d’immigration.
Et il semble que ce soit spécifiquement la question de la population elle-même que les femmes ne favorisent pas, et non, par exemple, la santé et les droits reproductifs. Pendant quelques années, au début des années 2000, Madeline a siégé au conseil d’administration de Planned Parenthood Ottawa. Le conseil était majoritairement, voire totalement, féminin. La prépondérance des femmes dans les conseils d’administration des organisations de santé reproductive semble toujours d’actualité lorsque l’on consulte les sites Internet. Alors pourquoi la question cruciale de la surpopulation n’attire-t-elle pas plus de femmes?
Contrôle de la population et droits génésiques
Les efforts et les préoccupations des militants de la population rejoignent en grande partie ceux des militants des droits reproductifs. Le site web de l’ICP promeut l’amélioration du statut des femmes et des filles là où l’inégalité existe, l’éducation des filles et les opportunités d’emploi pour les femmes, ainsi que l’accès universel à la planification familiale et aux services de santé reproductive. Il est possible que les femmes soient plus enclines à soutenir les organisations qui font le travail pratique de fournir des services et des produits plutôt que les activités plus abstraites d’éducation et de plaidoyer sur le nombres d’humains menées par l’ICP. Mais il se pourrait aussi que les femmes soient plus nombreuses que les hommes à avoir accepté les récits négatifs sur le contrôle de la population et à rejeter le concept même d’efforts délibérés pour réduire la taille de la population humaine.
Des idées toxiques qui nuisent à notre cause
La préoccupation à propos de la surpopulation a fait l’objet d’un grand nombre de messages négatifs. Cela a été assimilé à un soutien à la politique brutale de l’enfant unique en Chine (tout en ignorant les programmes efficaces et non coercitifs qui ont été mis en œuvre dans de nombreux pays). Les préoccupations relatives à la surpopulation ont été associées au colonialisme et au racisme et décrites comme blâmant les femmes pauvres, brunes et noires, pour la surconsommation des riches. Ensuite, il y a le concept selon lequel si vous dites que le monde est surpeuplé, vous voulez éliminer une partie de ses habitants. Le terme « néo-malthusien » est appliqué de manière péjorative, comme si Malthus n’avait pas eu raison de dire que chaque fois que l’offre alimentaire augmente, la population humaine augmente aussi, et elle « mange » les gains d’une offre alimentaire accrue, avec pour conséquence la persistance de la pauvreté et de la faim. |
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